Le polype de vessie inquiète souvent, car il est associé à du sang dans les urines ou à des gênes urinaires. Rassurez-vous, la majorité est bénigne et se traite efficacement lorsqu’elle est repérée tôt. Cet article vous guide pas à pas pour reconnaître les signes, comprendre les examens et connaître les traitements. Vous y trouverez aussi des conseils concrets pour protéger votre vessie au quotidien.
💡 À retenir
- Environ 70% des polypes de vessie sont bénins
- Le diagnostic précoce augmente les chances de traitement efficace
- Les polypes de vessie peuvent évoluer vers des cancers dans certains cas
Qu’est-ce qu’un polype de vessie ?
Un polype de la vessie correspond à une excroissance qui se développe sur la paroi interne de la vessie. On parle souvent de lésion urothéliale, car elle prend naissance dans l’urothélium, le tissu qui tapisse l’intérieur de la vessie. Le terme polype est parfois utilisé de manière large pour désigner des lésions bénignes ou des tumeurs superficielles à faible agressivité. Le mot-clé polype vessie revient souvent lors de recherches, car il couvre des situations très variées.
La plupart des lésions découvertes lors d’une cystoscopie sont petites, uniques et retirées sans délai. Certaines sont purement inflammatoires, d’autres correspondent à des papillomes de bas grade, d’autres enfin à des tumeurs non infiltrantes. Dans tous les cas, l’analyse au microscope (anatomopathologie) précise la nature exacte.
Définition et types de polypes
On distingue plusieurs catégories utiles au quotidien:
- Polype inflammatoire: réaction de la paroi vésicale, souvent après infection, son aspect peut imiter une tumeur mais il est non cancéreux.
- Papillome urothélial: lésion bénigne à très faible risque évolutif, généralement unique et de petite taille.
- Tumeur urothéliale non infiltrante: lésion dite “superficielle”, retirée par résection endoscopique. Le suivi est indispensable en raison du risque de récidive.
Au moment du diagnostic, le spécialiste expliquera clairement si le polype est bénin, à bas risque ou s’il nécessite un traitement plus soutenu. De nombreux patients consultent après avoir lu “polype vessie” dans leur compte rendu d’imagerie, sans que cela signifie forcément cancer.
Symptômes du polype de vessie
Le signe le plus classique est la présence de sang dans les urines, visible à l’œil nu ou détecté à la bandelette. On parle d’hématurie. Elle peut être intermittente, indolore, avec parfois des caillots. D’autres symptômes existent: brûlures à la miction, envies fréquentes d’uriner, douleurs pelviennes légères, infections urinaires répétées.
Exemple concret: vous remarquez une coloration rosée des urines après une longue journée, puis plus rien le lendemain. Même si cela disparaît, il faut consulter. Un polype vessie peut saigner par intermittence. Plus le bilan est précoce, plus la prise en charge est simple.
Signes à surveiller
- Sang dans les urines, rouge franc ou brunâtre, avec ou sans douleur
- Douleurs ou brûlures en urinant qui persistent malgré une bonne hydratation
- Envies pressantes, augmentation de la fréquence des mictions, le jour ou la nuit
- Infections urinaires à répétition ou difficultés à vider complètement la vessie
- Fatigue inhabituelle liée à une possible anémie si les saignements durent
Causes et facteurs de risque
Le tabac reste le facteur numéro un. Les substances contenues dans la fumée passent dans le sang, se concentrent dans les urines et agressent l’urothélium. L’exposition professionnelle à certaines amines aromatiques augmente aussi le risque. L’âge avancé, le sexe masculin et des irritations chroniques de la vessie jouent un rôle.
Des infections répétées, la présence de calculs, des antécédents de radiothérapie pelvienne ou de bilharziose dans des zones spécifiques du globe peuvent favoriser l’apparition de lésions vésicales. Même si un polype vessie est souvent bénin, ces facteurs justifient une attention particulière et un bilan adapté.
Facteurs génétiques et environnementaux
- Prédisposition familiale rare, notamment dans certains syndromes héréditaires comme le syndrome de Lynch
- Tabagisme actif ou passé, même arrêté depuis plusieurs années
- Expositions professionnelles en milieu chimique, textile, caoutchouc, colorants
- Irritation chronique: infections, sondes à demeure, calculs vésicaux
- Radiothérapie pelvienne ancienne, bilharziose dans les régions endémiques
Diagnostic du polype de vessie

Le diagnostic commence souvent par un examen clinique et une analyse d’urines. Le médecin recherche une infection, vérifie l’existence d’une hématurie microscopique et prescrit des examens d’imagerie. La cystoscopie, qui consiste à regarder l’intérieur de la vessie avec une caméra fine, demeure l’examen de référence pour voir la lésion et la retirer si nécessaire.
Un diagnostic précoce améliore nettement les résultats du traitement. Rappel utile: environ 70% des polypes observés sont bénins. L’objectif est de confirmer la nature exacte et de mesurer l’étendue de la lésion afin d’adapter le traitement.
Examens médicaux nécessaires
- Analyse d’urines et ECBU: dépistage d’infection et confirmation du saignement
- Échographie réno-vésico-prostatique: repérage d’une masse, mesure du résidu post mictionnel
- Scanner uro-TDM: bilan d’extension des voies urinaires et recherche d’autres causes de saignement
- Cytologie urinaire: recherche de cellules anormales dans les urines
- Cystoscopie diagnostique: visualisation directe de la lésion, biopsie ou résection dans le même temps
Le compte rendu anatomopathologique précise si l’on a affaire à un polype inflammatoire, un papillome ou une tumeur non infiltrante. Cette étape conditionne la stratégie, la fréquence du suivi et le pronostic. Lorsqu’un polype vessie est retiré en totalité et que l’analyse est rassurante, la suite consiste surtout à surveiller.
Traitements disponibles
Le traitement dépend de la taille, du nombre de lésions, de leur aspect et du résultat de l’analyse. La plupart des polypes sont retirés par l’intérieur de la vessie, via l’urètre, lors d’une résection endoscopique appelée RTUV/TURBT. Cette procédure se fait en ambulatoire ou avec une courte hospitalisation. Elle permet souvent une guérison immédiate pour les lésions bénignes.
Dans certains cas, des instillations intravésicales de médicaments (mitomycine C, BCG) réduisent le risque de récidive. Le risque de récidive après tumeur non infiltrante peut atteindre 30 à 50% selon le grade et la taille, d’où l’importance du suivi. Après une intervention, on recommande une bonne hydratation, d’éviter les efforts intenses quelques jours et de consulter si la fièvre ou des caillots apparaissent.
Options chirurgicales et médicamenteuses
- Résection endoscopique (RTUV): ablation du polype par voie naturelle, sans incision externe
- Laser vésical: utile pour de petites lésions, avec saignement limité
- Instillations intravésicales: mitomycine C ou BCG selon le risque, en cures régulières
- Antibiothérapie: si une infection est associée ou après intervention selon avis médical
- Surveillance active: possible pour des lésions bénignes très petites et stables, avec cystoscopies programmées
Exemple pratique: pour un polype vessie de petite taille, unique et bénin, la RTUV suffit le plus souvent, puis un contrôle à trois mois. Pour une lésion plus étendue ou à risque, le médecin proposera des instillations afin de réduire les récidives et protéger la paroi vésicale.
Prévention et suivi
La prévention passe d’abord par l’arrêt du tabac. Boire régulièrement, répartir l’apport hydrique dans la journée et uriner sans se retenir aident à diluer les substances potentiellement irritantes. Au travail, le port d’équipements de protection et le respect des consignes limitent les expositions chimiques. Traiter rapidement les infections urinaires évite les irritations prolongées de la vessie.
Le suivi après retrait d’un polype repose sur des cystoscopies de contrôle. Un schéma fréquent propose un contrôle à 3 mois, puis à 6 et 12 mois, avant d’espacer à un rythme annuel selon le risque. Votre urologue adaptera ce calendrier à votre dossier. Si vous remarquez à nouveau du sang dans les urines, même ponctuellement, reprenez contact rapidement. Ce réflexe est essentiel après un polype vessie.
Conseils pour la santé de la vessie
- Arrêter de fumer, avec l’aide d’un professionnel si besoin
- Boire 1,5 à 2 litres d’eau par jour, en fractionnant
- Limiter l’exposition aux solvants et colorants au travail, porter les protections adaptées
- Ne pas se retenir d’uriner et vider complètement la vessie
- Consulter sans tarder en cas d’hématurie, de brûlures persistantes ou d’infections répétées
Prendre soin de sa vessie, c’est aussi adopter un mode de vie protecteur: activité physique régulière, alimentation riche en fibres pour éviter la constipation qui comprime la vessie, et suivi médical régulier. Grâce à un repérage précoce, la majorité des situations liées à un polype vessie se gèrent bien et avec des traitements peu invasifs