Raboter la prostate : tout ce qu’il faut savoir

Par Jessica Arnaud

Publié le 18/11/2025

Raboter la prostate : tout ce qu'il faut savoir

« Raboter la prostate » désigne un ensemble d’actes chirurgicaux visant à dégager l’urètre quand l’adénome de la prostate gêne l’évacuation des urines. Cette intervention soulage les symptômes, protège la vessie et limite les complications. Elle n’est pas systématique et intervient après une évaluation précise et, le plus souvent, après l’essai de traitements médicamenteux. Voici un guide clair pour comprendre les indications, les techniques et les conseils pratiques pour bien se remettre.

💡 À retenir

  • Environ 50% des hommes de plus de 50 ans souffrent d’adénome de la prostate.
  • Les méthodes de rabotage comme la RTUP sont couramment utilisées.
  • Des études montrent que la récupération peut varier selon les individus.

Qu’est-ce que le rabotage de la prostate ?

Rabotter la prostate consiste à retirer une partie du tissu prostatique qui comprime l’urètre dans le cadre d’une hyperplasie bénigne de la prostate. Le chirurgien passe par les voies naturelles avec une caméra et des instruments miniaturisés, sans incision sur la peau, pour enlever l’excès de tissu et rouvrir le canal d’évacuation des urines.

L’objectif est d’améliorer le débit urinaire, de diminuer les envies fréquentes et la difficulté à démarrer, et d’éviter les complications sur la vessie et les reins. Cette opération n’est pas un traitement du cancer de la prostate et s’adresse aux symptômes liés à l’adénome. On estime que près de 50% des hommes après 50 ans présentent une hypertrophie pouvant nécessiter un suivi régulier et, parfois, une intervention.

Définition et objectifs du rabotage

Concrètement, le geste le plus connu est la résection transurétrale de la prostate (RTUP), où l’on « rase » les copeaux de prostate qui gênent le passage des urines. D’autres techniques visent le même but : créer un canal urinaire plus large, réduire les infections et la rétention aiguë d’urines, et améliorer la qualité de vie.

Exemple courant : un patient de 68 ans, levé plusieurs fois par nuit, jet faible et sensation de vidange incomplète, malgré un traitement bien suivi. Raboter la prostate lui permet souvent de retrouver un flux urinaire satisfaisant et de réduire les réveils nocturnes.

Quand envisager le rabotage de la prostate ?

On envisage de raboter la prostate lorsque les symptômes urinaires deviennent invalidants, résistants aux médicaments (alpha-bloquants, inhibiteurs de la 5-alpha-réductase) ou quand des complications apparaissent. L’évaluation comprend un interrogatoire, un toucher rectal, un dosage du PSA, une débitmétrie, parfois une échographie et une fibroscopie pour apprécier l’obstruction.

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Certains signes imposent d’accélérer la décision : rétention aiguë d’urines, infections urinaires à répétition, calculs vésicaux, saignements répétés, retentissement sur la fonction rénale ou dilatation de la vessie. Dans ces situations, raboter la prostate permet de prévenir des dommages durables.

Symptômes de l’adénome de la prostate

  • Jet urinaire faible, saccadé, démarrage difficile
  • Envies fréquentes, levers nocturnes, urgences pressantes
  • Sensation de vidange incomplète, gouttes retardataires
  • Douleur ou brûlures à la miction lors d’infections associées
  • Épisodes de rétention avec besoin d’un cathéter

Exemple pratique : un homme de 62 ans actif, gêné au travail par des allers-retours répétés aux toilettes et un flux lent, peut retrouver un rythme normal après une intervention bien indiquée et une préparation adaptée.

Les techniques de rabotage de la prostate

Les techniques de rabotage de la prostate

Plusieurs méthodes existent, choisies selon la taille de la prostate, les antécédents, les traitements anticoagulants et les préférences de l’équipe. Elles ont pour point commun d’ouvrir le canal urinaire tout en limitant les risques de saignement et la durée d’hospitalisation. Dans la majorité des cas, l’hospitalisation est courte, avec un sondage urinaire temporaire.

La technique de référence historique reste la RTUP, en courant monopolaire ou bipolaire, qui retire des copeaux de tissu. Les lasers ont pris une place importante, tout comme des approches nouvelles comme l’aquablation. Le choix est personnalisé après discussion avec l’urologue et prise en compte de votre profil.

Méthodes chirurgicales

  • RTUP : résection endoscopique par l’urètre, efficace pour des prostates de taille moyenne, résultats durables et soulagement rapide.
  • HoLEP (laser Holmium) : énucléation au laser de volumes importants avec contrôle précis du saignement, souvent avec sortie rapide et cathéter plus court.
  • Laser GreenLight (PVP) : vaporisation du tissu, utile quand on souhaite limiter les saignements, y compris chez certains patients sous anticoagulants.
  • Aquablation : jet d’eau robot-assisté guidé par échographie pour sculpter la prostate, standardisée et efficace, particulièrement pour volumes moyens à grands.
  • Vaporesection/plasma button : alternative endoscopique qui combine vaporisation et résection, avec bon contrôle hémostatique.
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Dans la pratique, raboter la prostate par RTUP ou laser dure en moyenne 45 à 90 minutes selon le volume prostatique. Un cathéter est laissé en place 1 à 3 jours. La reprise d’une activité légère se fait souvent en 1 à 2 semaines, sous réserve d’avis médical.

Les risques et effets secondaires

Toute intervention comporte des risques, même si les techniques modernes les réduisent. On discute systématiquement des bénéfices attendus et des effets indésirables possibles avant d’opter pour la chirurgie. Le profil de risque dépend de l’âge, des comorbidités, des traitements (anticoagulants/antiagrégants) et de la taille de la prostate.

Les complications précoces incluent le saignement, l’infection urinaire, la fièvre, les caillots et la difficulté à uriner après retrait du cathéter. À plus long terme, on peut observer une éjaculation rétrograde fréquente, une sténose de l’urètre ou du col vésical, plus rarement une incontinence durable. Le risque de dysfonction érectile est faible avec ces techniques.

Évaluer les risques

  • Saignement et caillots nécessitant parfois un lavage vésical ou une transfusion selon les cas
  • Éjaculation rétrograde fréquente, sans impact sur le plaisir, mais gênante pour des projets de fertilité
  • Infections urinaires, fièvre, nécessitant une antibiothérapie ciblée
  • Rétrécissement urétral/col vésical, géré par dilatation ou ré-intervention
  • Syndrome de réabsorption des irrigants en RTUP, aujourd’hui rare grâce aux technologies bipolaires

À titre indicatif, l’éjaculation rétrograde survient chez 50 à 75% des patients selon la technique. L’incontinence persistante reste peu fréquente et souvent transitoire après rééducation périnéale. Parlez de vos priorités (sexualité, reprise du sport, activité professionnelle) pour ajuster la stratégie.

Conseils pour la récupération post-opératoire

Les premiers jours, un inconfort urinaire, des brûlures et quelques traces de sang sont habituels. Buvez régulièrement pour rincer la vessie, évitez les irritants vésicaux comme café, alcool et épices, et ménagez vos efforts. Un suivi est programmé pour contrôler la miction, adapter les traitements et vérifier la cicatrisation.

La présence d’un cathéter est temporaire et vous recevrez des consignes pour la poche de drainage et l’hygiène. Une reprise progressive de la marche favorise la circulation et diminue le risque de phlébite. Si vous devez reprendre un traitement anticoagulant, cela se fait sur consigne médicale, au moment opportun.

Jessica Arnaud

Je suis Jessica Arnaud, passionnée par la santé et le bien-être. Sur mon blog, je partage des conseils pratiques et des réflexions pour adopter un mode de vie sain. Rejoignez-moi dans cette aventure vers une meilleure santé !

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